Qu’est-ce que la cardiomyopathie dilatée ?
La cardiomyopathie est définie comme une affection du myocarde (muscle cardiaque) associée à une dysfonction cardiaque (systolique et/ou diastolique).
La cardiomyopathie dilatée (CMD) est une cardiopathie acquise se traduisant par la dilatation de l’un ou des deux ventricules associée à une hypocontractilité ventriculaire également appelée dysfonction systolique
La CMD est une cardiopathie du chien adulte, généralement âgé entre 5 et 7 ans bien que des formes juvéniles aient été identifiées dans certaines races comme le Dobermann ou le Labrador. Les races prédisposées sont généralement de grand format à l’exception du Cocker Spaniel. Parmi les races les plus décrites, citons les races Irish Wolfhound, Dobermann, Terre-Neuve, Dogue Allemand et Boxer.
Quelles sont les causes ?
La CMD est dite « idiopathique » ou « primitive » lorsqu’aucune cause n’est à priori identifiée. Dans ce cas, un support génétique a été démontré dans certaines races comme le Dobermann. Cette forme idiopathique de CMD est de loin la plus fréquente.
En revanche, lorsqu’une cause est identifiée (cardiovasculaire, toxique, métabolique, inflammatoire etc.), elle est dite « secondaire ».
Parmi les causes possibles de CMD, citons les inflammations/infections engendrant une myocardite, l’hypothyroïdie ou la toxicité médicamenteuse (chimiothérapie).
Quelles sont les symptômes ?
L’évolution de la CMD se fait en deux phases : une phase asymptomatique (dite occulte) et une phase symptomatique. Cette cardiopathie évolue communément vers l’insuffisance cardiaque
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Par ordre décroissant de fréquence, les principaux symptômes sont l’essoufflement, la toux, l’intolérance à l’effort, la faiblesse, la perte d’appétit/amaigrissement, les syncopes et l’abattement. Malheureusement, la MCD est également à l'origine de mort brutale, parfois sans signe annonciateur, en particulier chez le Dobermann.
Comment la diagnostiquer ?
Lorsque la CMD est au stadeocculte, l’examen clinique ne permet malheureusement pas de détecter cette maladie car l’hypocontractilité et la dilatation ventriculaire sont généralement insuffisantes pour engendrer des anomalies cliniques. Cependant, un souffle cardiaque, des troubles de rythme ou de la contractilité peuvent parfois être mis en évidence à l’auscultation.
Chez les races à risque ou les chiens avec des signes cliniques évocateurs, l’électrocardiogramme (ECG) et l’échographie cardiaque sont les examens complémentaires de choix.
L’ECG met en évidence les troubles du rythme quant à l’échographie cardiaque, elle permet d’objectiver la dilatation ventriculaire et l’hypocontractilité musculaire qui sont les 2 anomalies majeures retrouvées dans cette maladie. De plus, les autres répercussions cardiaques et vasculaires de la CMD sont également évaluées.
Il faut également noter qu’aujourd’hui, des marqueurs spécifiques d’insuffisance cardiaque peuvent être mesurés par bilan sanguin afin d’aider au diagnostic de CMD.
Quels sont les traitements ?
Si une cause sous-jacente est identifiée, le traitement de choix est celui de la cause. Mais, dans la majorité des cas, le traitement est celui de l’insuffisance cardiaque associée. En cas de décompensation, l’hospitalisation permet d’apporter uneoxygénothérapie, une réanimation adaptée, une surveillance et une gestion des troubles du rythme.
Sur la gestion à moyen et long terme, les possibilités thérapeutiques sont nombreuses et pas toujours consensuelles. Le choix des molécules, de leur posologie, fréquence et durée d’administration doit être adapté à chaque patient, à chaque client et à l’évolution de sa maladie.
Quel est le pronostic ?
Le pronostic des CMD est globalement mauvais avec un décès survenant majoritairement quelques mois après le diagnostic. Cependant, il faut rester très prudent sur cette estimation car les formes de la maladie et leur répercussion sont très diverses et il n’est pas rare d’observer une survie supérieur à un an.
Comme souvent lors de maladie cardiaque, il est important de comprendre que le chien ne pourra pas être guéri. L’objectif d’un traitement adapté est d’apporter un confort de vie acceptable le plus longtemps possible. Cela nécessite un suivi régulier de la maladie dont la fréquence est à déterminer avec le vétérinaire.