Les atteintes de l’articulation de la hanche sont fréquentes. La dysplasie de la hanche est la pathologie la plus commune. Elle peut concerner toutes les races de chiens même si elle affecte plus souvent les chiens de grande race ou de race géante. Certaines races de chats sont également concernées, notamment le Maine Coon. La dysplasie de la hanche est héréditaire. D’autres pathologies affectent l’articulation coxofémorale (= articulation de la hanche) : traumatismes (fractures, luxations), maladie de Legg Perthes Calvé ( = ostéonécrose aseptique de la tête fémorale). La prothèse totale de hanche constitue l’une des modalités de traitement de ces atteintes.
L'articulation de la hanche se compose de la tête fémorale et du cotyle. La tête fémorale est ronde, en forme de boule et vient se loger dans une cavité qui lui est normalement adaptée, appelée le cotyle. La dysplasie de la hanche se caractérise par une laxité anormale et un défaut d’adaptation entre ces deux éléments. En l’absence de traitement la dysplasie de la hanche entraîne une évolution arthrosique précoce de l’articulation coxofémorale.
Quels sont les symptômes d’une hanche douloureuse ?
La douleur de la hanche entraîne des modifications de la démarche, une baisse de l’activité du patient. Les luxations entraînent une douleur très sévère avec une incapacité du patient à utiliser le membre atteint. Les signes cliniques peuvent être plus discrets en cas de maladie de Legg Perthes Calvé ou en cas de dysplasie.
La dysplasie de la hanche peut être diagnostiquée très précocément, dès l’âge de 3 mois, avant apparition de l’arthrose. Lors d’évolution arthrosique, les manifestations cliniques sont à mettre en rapport avec le degré d’altération articulaire.
Les symptômes en faveur d’une pathologie de la hanche sont les suivants : boiterie des membres postérieurs (y compris une modification de la démarche, une modification de l’appui ou le report de poids sur un membre), difficultés à sauter, à monter dans la voiture, réticence à monter les escaliers, réticence à l’exercice, fatigabilité à l’effort. La course en lapin (mobilisation simultanée des deux pattes arrière) est un signe assez caractéristique. Un signe d’appel important est un chiot moins actif que les autres, plus vite fatigué.
Comment diagnostiquer la dysplasie de la hanche ?
Le dépistage de la dysplasie de la hanche fait appel à un examen clinique et à un bilan d’imagerie. Les hanches sont manipulées délicatement sous sédation et un bilan radiologique est effectué. 
Le dépistage radiologique précoce consiste en la réalisation de radiographies en distraction entre 3 mois et 4 mois. Le degré de laxité articulaire est un facteur pronostic fondamental et permet de déterminer la probabilité d’évolution du patient vers la dysplasie. Des traitements très précoces et peu invasifs peuvent alors être mis en oeuvre. C’est le cas de la symphysiodèse pubienne notamment.
Quelle est la place de la prothèse totale de hanche dans le traitement de la dysplasie de la hanche ?
La prothèse totale de hanche est un système modulaire constitué d’une tête fémorale artificielle et d’un cotyle artificiel. Ce système permet le remplacement des surfaces articulaires coxofémorales altérées. Le composant fémoral est en alliage (titane ou chrome-cobalt) : il est fixé dans le fût fémoral par impaction (enfoncement) ou cimentage. Le cotyle artificiel est constitué de polyéthylène à ultra-haut poids moléculaire. Les deux éléments sont précisément adaptés l’un à l’autre.
La pose d’une prothèse totale de hanche permet d’améliorer la qualité de vie du patient souffrant de la hanche en affranchissant ce dernier de la douleur généré par une articulation arthrosique.
La prothèse totale de hanche est indiquée chez tout patient pour lequel les différentes modalités de gestion de l’arthrose s’avère non efficaces ou ne sont plus efficaces (anti-inflammatoires, dénervation, billes d’or, infiltrations). La prothèse totale est également indiquée en cas de destruction majeure de la hanche par un traumatisme, lorsque la reconstruction chirurgicale n’est pas envisageable. Elle est indiquée également en cas de maladie vasculaire (maladie de Legg Perthes Calvé ou ostéonécrose aseptique), plus rarement en cas de malformation ou de tumeur de la hanche.
La prothèse totale de hanche permet au patient de retrouver une pleine fonctionnalité de la hanche avec conservation des mouvements naturels.
Est ce que la prothèse totale de hanche s’use ?
Les implants utilisés sont de même composition que ceux mis en place chez l’homme. La durée de vie des prothèses totales chez l’homme est au moins de 15 à 20 ans, ce qui est au-delà de l’espérance de vie de nos animaux de compagnie. Sauf en cas de problème, il n’est pas nécessaire de remplacer les implants.
Une prothèse totale de hanche est-elle possible chez un petit chien ou un chat ?
Oui, le remplacement total de la hanche est un excellent choix pour un petit chien ou un chat. Il restaure une fonctionnalité normale et supprime la douleur.
Historiquement, de nombreux vétérinaires effectuaient une résection de la tête et du col fémoral avant la conception et la disponibilité des implants pour les petits animaux.
Est-il possible d'avoir les deux hanches opérées en même temps ?
En général, les interventions sont espacées d’au minimum 12 semaines d'intervalle. Une grande partie des chiens sont confortables avec une intervention unilatérale car ils reportent le poids sur le côté opéré. Très souvent, les propriétaires reviennent pour le second côté une fois qu'ils voient le résultat et le confort sur la hanche opérée.
Combien de temps pour récupérer après une pose de prothèse totale de hanche ?
Les animaux remarchent habituellement sur le membre opéré dans les 24 à 48 heures. La période de repos strict est de six semaines (marche au pas en laisse, uniquement pour les besoins ; pas d’exercice ni de promenade en liberté, pas de course, de saut, ni d’escalier). Ensuite, le patient revient progressivement à l’activité en 4 semaines. La période de repos est destinée à permettre la cicatrisation osseuse garante de la stabilité de l’implant. 
Quelles sont les complications potentielles de la prothèse totale de hanche ?
Comme pour toute intervention, il y a un risque de complications. En général, le taux de complications est inférieur à 5 pour cent. Certaines peuvent être graves. Les complications majeures comprennent l'infection, luxation de la hanche, ou une fracture du fémur ou cotyle. Le repos strict postopératoire permet de prévenir une bonne partie des complications. Il est très important de s’assurer que l’état général du patient (absence d’infection préexistante, otite, dermatite, infection urinaire…) et son caractère font de lui un bon candidat à l’intervention.